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Pierre Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses

25 Oct 2012

juste quelques passages sans contexte

Chaque jour emporte avec lui l'espoir qu'il avait amené
Mais nos parents ne songent à rien ; et, moi j'ai beau songer à tout, je ne fais que m'apercevoir que je suis gauche, sans pouvoir y remédier.
Pour un homme jeune, honnête et amoureux, le plus grand prix des faveurs est d'être la preuve de l'amour ; et que par conséquent, plus il serait sûr d'être aimé, moins il serait entreprenant.
Les sots y croiront, les méchants auront l'air d'y croire.
[Elles] ne craignent pas de confier ces preuves de leur faiblesse à l'objet qui les cause.
[Mes principes] sont le fruit de mes profondes réflexions ; je les ai créés, et je puis dire que je suis mon ouvrage.
Dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule, et je ne montrai plus que celle qu'il m'était utile de laisser voir.[...]Je m'assurai ainsi de ce qu'on pouvait faire, de ce qu'on devait penser et de ce qu'il fallait paraître.

[...]

Je fus donc obligée [...] d'employer à nuire à ma réputation le soin que je comptais mettre à la conserver.

Que surtout je pusse redouter un homme au point de ne plus voir mon salut que dans la fuite ? Non, Vicomte ; jamais. Il faut vaincre ou périr.
J'ai remarqué depuis longtemps, que si ce moyen n'est pas toujours nécessaire à employer pour séduire une jeune fille, il est indispensable, et souvent même le plus efficace, quand on veut la dépraver ; car celle qui ne respecte pas sa mère ne se respectera pas elle-même.
Je n'ai fait qu'une fois, dans ma vie, l'amour par procédé [...] et vingt fois, entre ses bras, j'ai été tenté de lui dire : "Madame, je renonce à la place que je sollicite, et permettez-moi de quitter celle que j'occupe."
J'ai le projet qu'elle garde de moi toute sa vie une idée supérieure à celle de tous les autres hommes.
Je lui ai demandé, après, de voir sa lettre ; et comme je l'ai trouvé froide et contrainte [...] je l'ai décidée à en écrire une autre sous ma dictée. [...]. Que n'aurais-je pas fait pour .... ? j'aurais été à la fois son ami, son confident, son rival et sa maîtresse !
Ce n'est donc pas, comme dans mes autres aventures, une simple capitulation plus ou moins avantageuse, et dont il est plus facile de profiter que de s’enorgueillir ; c'est une victoire complète, achetée par une campagne pénible, et décidée par de savantes manœuvres. Il n'est donc pas surprenant que ce succès dû à moi seul, m'en devienne plus précieux ; et le surcroît de plaisir que j'ai éprouvé dans mon triomphe, et que je ressens encore, n'est que la douce impression du sentiment de la gloire. Je chéris cette façon de voir, qui me sauve l'humiliation de penser que je puisse dépendre en quelque manière de l'esclave même que je me serais asservie ; que je n'aie pas en moi seul la plénitude de mon bonheur ; et que la faculté de m'en faire jouir dans toute son énergie soit réservée à telle ou telle femme, exclusivement à toute autre.
Le ridicule qu'on a augmente toujours en proportion qu'on s'en défend.
Où nous conduit pourtant la vanité ! Le sage a bien raison, quand il dit qu'elle est l'ennemie du bonheur.
Ou vous avez un rival, ou vous n'en avez pas. Si vous en avez un, il faut plaire pour lui être préféré si vous n'en avez pas, il faut encore plaire pour éviter d'en avoir.
Hé bien ! la guerre.
Je n'aime pas qu'on ajoute de mauvaises plaisanteries à de mauvais procédés ; ce n'est pas plus ma manière que mon goût. Quand j'ai à me plaindre de quelqu'un, je ne le persifle pas ; je fais mieux : je me venge.
On regrette de vivre encore, quand on apprend de pareilles horreurs.
Celui qui le premier tente de séduire un cœur encore honnête et simple se rend par là même le premier fauteur de sa corruption, et doit être à jamais comptable des excès et des égarements qui la suivent